Journal 45 mars : toujours debout, malgré la pluie !

Nous l’avons dit en début de semaine : pas de pire ennemi pour les livres que l’eau et la poussière. L’eau pour des raisons évidentes. La poussière, quand le livre n’est plus un commun, mais reste figé dans l’oubli d’une étagère.

Hier nous étions plutôt dans le premier cas que dans le deuxième. Malgré la flotte, les personnes étaient là, debout, avec nous. Même sans piratebox, ce qui nous enlève un sacré pan des collections de la bibliothèque, cela fourmillait, ça circulait autour des bâches remplies de livres à craquer. Les gens partaient avec leur revue super pointue de Deleuze, le sourire au lèvres, nous remerciant « J’ai trouvé mon bonheur. Il ne me manquait plus que celui-là ». D’autres faisaient la criée « Des livres ! Des livres libres ! » Cette nuit, on a eu la certitude que tout l’eau du monde n’allait pas éteindre l’ardeur bibliodeboutienne.

Ce succès ne nous empêche pas de nous auto-évaluer en permanence : comment faire évoluer la BiblioDebout en un espace, ou des espaces cohérents sur le fond et la forme ? Surtout pour une bibliothèque commune qui traite des Communs. Nous voulons aller au-delà du simple partage de livres, nous voulons que cela fasse système avec ce que nous croyons : le savoir comme bien commun.

Pour approfondir encore cette démarche, nous avons modifié les stickers que nous collons sur les livres. Ils portent à présent l’inscription : “Ce livre nous a été donné. Donnez-le à votre tour pour qu’il reste un bien commun”. Prendre un livre dans la BiblioDebout n’est plus simplement un geste d’appropriation ; il appartient à chacun ensuite de faire perdurer l’intention de partage qui a rendu sa création possible.

Nous vous invitons à participer à cette réflexion sur les Communs avec un geste simple : apportez un livre qui doit selon vous appartenir à ce savoir commun. Ou qui ait un lien avec les thématiques et problématiques de la #NuitDebout. Ou venez avec vos références en tête discuter avec nous. Construisons ce Commun pour qu’il soit complexe, critique, en questionnement permanent, pour enlever cette poussière des livres et du savoir, qui elle, finalement, a quelque chose de plus tragique que l’eau.

Vendredi 46 mars, #BibloDebout vous attend, sans poussière, sans eau espérons-nous, mais avec vous. A ce soir à partir de 18 heures sur la place de la République !

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